UCPA - Tour des Anapurnas - Népal (10/2015)

L'excitation de ce trek au Népal.  Premiers préparatifs et liste des affaires à emmener : duvet, sac de couchage. J'ai déjà commandé mes chaussures d'aventurier: les chaussures aigle à  semelle montante.  Super pompes qui viellissent mal et finissent toujours par se fendre au milieu.

Ce WE je prépare un tiroir trek où je vais stocker mes affaires; j'irai à Décathlon ce Samedi  ou le prochain au plus tard.

Encore une fois, je me lance seul dans un voyage de 15 jours,  à 12h d'avion de Paris. Je vais arriver dans un groupe d'inconnus avec qui je vais être 14h par jours. Tous mes voyages précédents ont été un franc succès,  et je reste positif et très optimiste pour celui-ci.

Vendredi soir, 19h. Dans trois semaines je serai déjà parti.  Katmandou, le Rdv des baba cool et des soixantehuitard nostalgiques. Mais je n'y vais pas pour les mêmes raisons. Je recherche le sport, le dépassement de soi, la camaraderie,  bref l'esprit UCPA. Que vais-je y trouver ?  Un groupe plus soudé que l'UCPA Jordanie ? Un groupe de 15 vieux qui partaient se coucher juste après le dîner ?  Hmmm
Qui vivra verra


J1 - Départ de Paris et arrivée Katmandou
Ça y est.  Le jour du grand voyage est arrivé.  Mais à 16h, je suis toujours au travail.  Je dois me déconnecter sinon je n'y arriverai point

17h10 Un sandwich fait rapidement et me voilà  quittant appartement, femme et enfants (absentes bien heureusement) sans un regard. Depuis le temps que je voyage, le monde est ma seconde maison

21h30 Embarquement.  Me voici coincé entre un Indien Pakistanais moustachu et trapu,  et James et sa femme qui vont en vacances en Afrique du Sud. Ils ont quitté les EU un Jeudi pour arriver en Afrique du Sud le Samedi.  Mais attention me dit James très fier : on reste une semaine entière à Johannesbourg.  Bon, je n'ai pas pu m'empêcher de crâner en parlant de nos 35 jours de congés...
Bref. Mes yeux me brulent. C'est l'heure de dormir

07h15 Finalement ce fût moins long que prévu. L'aterrissage s'est fait à l'heure dans encombre.  Le moustachu a emis un petit grognement avant de se lever. Les américains ont oublié de me dire "au revoir ". L'aéroport d'Abu Dabi Moderne,  neuf et propre.  No comment.  Embarquement dans 5 à  6h pour Katmandoudu. Prenons notre mal en patience

23h30 Atterrissage sans encombre sur le sol Népalais. La porte de l'avion s'ouvre: je fûs saisi par l'impression d'humidité et une certaine fraîcheur. La couleur de la lûne m'intrigua: rose orangé, jamais vu ça. Une statue hindouiste trônait à l'entrée de l'aéroport, les mains jointes, pour souhaiter la bienvenue.
La sortie de l'aéroport se fît sans encombre.  Et là,  j'avais l'impression de me retrouver en Inde (Un Népalais est un indien sans moustache). Cela grouillait de monde. Ils conduisent à gauche et un peu n'importe comment.

Premier contact avec les stagiaires UCPA. Nous étions peu locaces. A 22h, après une journée passée à voyager, nous n'avionas pas trop envie de parler. Les rues étaient étrangément vides. Le guide nous expliqua qu'il y avait une pénurie d'essence liée à un conflit avec l'Inde.

L'installation à l'hôtel se fît tranquillement.  Demain lever 6h, départ 7h pour 200km de route  (8h). Puis 1h30 de marche, en théorie. La pratique s'avèrera un peu différente

J2 - Mise en jambe
7:48 Le réveil sonnât à 6h du matin. Ce fût un peu dur, même très très dur de se réveiller. Petit déjeuner sympathique mais surtout consistant. Départ à 7h15  dans un minibus chargé à bloc. Les routes sont déjà tortueuses et cabossées alors que l'on est même pas sorti de la capitale: cela promet. Je m'assieds côté fenêtre pour m'absorber de sensations et de paysage. Et là, je ne fûs pas déçu: les habits des passants chatoyants, les camions sont de toutes les couleurs.J'ai aussi vu un homme dormir sur le toit d'un arrêt de bus. Je commence à être un peu malade alors que l'on a roulé que 30mn. Il reste encore 6h30. Les Népalais se marrent tout le temps. C'est marrant

12:58 Après une heure d'attente sur le bord de la route  (embouteillage Népalais ), nous repartîmes de plus belles. Les routes tournaient un peu me rendant encore plus malade. Heureusement que l'heure du déjeuner a sonné.  Nous nous arretâmes dans un resto pour deguster un plat local bien épicé et finalement assez bon. Une sono crapahutante crachait les dernier morceau d'un rappeur américain. C'était assez insolite

18:59 Vers 17h, nous descendîmes du bus et commençâmes la marche dans des vastes champs de rizière, bercé par le son des crickets/oiseaux ou autre animaux de la même espèce. 20mn plus tard le guide nous annonça que nous devons traverser la rivière. "Pas de soucis" lui répondis-je crânement. "Où est le pont ?" Il me regarda avec un grand sourire. Et nous comprîmes alors qu'il n'y avait pas de pont. Ni de une nu de deux, nous enlevâmes nos chaussures qu'on attacha et fixa sur nos épaules  et nous rentrîmes dans l'eau.  Elle etait froide et le courant fort mais la traversée se fît sans incident majeur.

Nous n'étions pas sortis d'embarras pour autant.

20mn après  nous montions des sentiers raides en escalier, suant et soufflant (déjà), dépassés par des enfants qui couraient pieds nus en nous disant "Namasté" (bonjour en Népalais) avec un grand sourire et en joignant les mains. La nuit tombait progressivement. Après 1h de marche dans une nuit sombre (seuls quelques stagaires UCPA avaient leur lampe torche), nous sommes arrivés au lodge. Il s'agit d'une maison d'hôte.  Une grande maison avec une terrasse qui a une vue splendide sur la vallée  (on suppose que la vue est splendide car il fait nuit et on voit rien) . Nous devons manger bientôt et cela tombe bien car nous avons très très faim (moi du moins). Cet état de faim permanente allait se confirmer durant le reste du séjour

J3 - Réveil en fanfare
Le groupe commençait à discuter peu à peu. On restait toujours dans les banalités d'usage. Le sujet le plus courant et facile à aborder était le travail. Discussions plutôt générales et impersonnelles. Pour ma part, je restais en retrait et intervenait peu (même si cela peu surprendre quand on connaît le personnage. Oui je parle de moi même)

11:22 La nuit fût agitée.  Vers 2h du matin,  le sage du village (pour ma part je l'ai surnommé le fou) s'est amusé à sonner du clairon (Il souhaitait bonne chance et bonne journée aux habitants).  2 heures après un concert de chien battus me réveillait à nouveau.   Vers 5h les premiers locaux se reveillèrent , 2heures après ce fût notre tour... Bref la nuit fût  courte

Départ à 8h20 pour le trek de la journée.  Au départ les chemins étaient larges et agréables.  Les trekkeurs parlaient, rigolaient. Première glissade de ma part vers:9h10. Je suis tombé sur la fesse droite mais miraculeusement pas une égratignure, et mon pantalon de trekkeur dont je suis tant fière résistait crânement. Pas une écorchure. Tant mieux.

Un peu plus tard, nous assistâmes à des danses un peu bizarres. Les stagiaires sautaient littéralement sur place en scrutant leurs chaussures et en poussant des cris saugrenus. Les sangsues se sont invitées à la partie et nous ont attaqué telles des vampires. Elles s'accrochent, résistent à nos tentatives pour les enlever, et justifient avec fièreté leur réputation (s'accorcher comme des sangsues, pour ceux qui n'ont pas suivis). Sales bêtes .

Et ce n'était pas terminé. Les sentiers étaient de plus en plus ardus,  pentus, glissants. Nous arrivâmes vers 11h15 à  un village perché sur la montagne  (2550m). Et là,  je me rue sur un Coca bien frais et sacrément bon. C'est dingue comment ces voyages nous permettent d'apprécier les choses les plus simples: un coca bien frais, un plat de pâtes, une douche quand on a transpiré toute la journée, ou même des toilettes quand on ... (Je vous laisse deviner la suite)

A partir de J4 ou J5, la magie du voyage commence à opérer. On ne sait plus quel jour on est: on a perdu toute notion du temps et c'est aussi bien comme cela. Notre moi prend son sens et sa raison d'être dans le cadre du groupe. Et le temps s'écoule paisiblement rythmé par un cérémonial simple mais très efficace.

7h: Tsuki,  l'assistant du guide, nous réveille en tapant à la porte des chambres et en criant un tonitruant bonjour. Nous entendons déjà les premiers rires de la journée, le doux bruit des sacs de couchage qu'on met en boule pour les rangées.  Les portes des chambres s'ouvrent, premières paroles échangées de nos têtes enfarinées

7h30: Tsuki toujours lui  nous sert le petit déjeuner. Il a toujours un grand sourire le bonhomme.  On lui donnerait 35 ans maximum, et pourtant il en a 15 de plus. Rien à dire: la bonne humeur et la joie dont les meilleurs remèdes anti vieillissement et anti âge

8h15: Après un petit déjeuner bien apprécié et un brossage de dents collectif, les stagiaires UCPA sont  prêts.  Certains scrutent le ciel à la recherche d'un nuage, d'autres arrangent leur écharpe,  s'enduisent de crème solaire  ou chaussent leur lunette de soleil dernier cri. Oui nous sommes prêts pour l'aventure et pour la marche du matin
Le groupe s'élance au cri du "En avant" lancé par le guide Pouré (Il faut rouler le "r" pour bien prononcer son prénom, ce que je n'ai jamais réussi à faire). La petite colonne des 13 stagiaires s'enfonce dans les sentiers, et se lance à l'assaut des chemins en forme d'escalier plus ou moins bien taillé.

Certains aiment marcher seul pour philosopher et réfléchir. D'autres entament des conversations interminables pour analyser et comprendre. D'autres enfin se tiennent par la main discrètement ou échangent des sourires discrets  (il s'agit des couples généralement).

Parfois, à l'approche d'une montée ardue et complexe, l'esprit de compétition prend le dessus. Les plus sportifs du groupe se regardent et se lancent un défi implicite mais bien réel. Qui arrivera le premier ? Les jambes se lâchent,  le souffle est court et à l'arrivée un seul vainqueur.  Toujours dans la joie,  la bonne humeur et le fair-play. On commence à se connaître et à  s'apprécier .

10h: Aux alentours de  10h, Tsuki (encore et toujours lui) sonne le signal de la pause au cri d'un puissant "Gala-Gouli" (ou Gouli-Goula, je ne sais plus réellement). Ce qui veut dire quelque chose comme "Pause cacahuètes,  amandes et fruits secs". Et il passe devant chacun d'entre nous avec un sac de fruits secs plein remplis dans lequel nous puisons joyeusement à pleines mains  (sans prendre la peine de les laver. Il faut dire que dans de pareils moments, l'hygiène ne nous étouffe guère). Bientôt, on entend plus que le bruit des mandibules  croquant à pleines dents ces sources de vitamines.  Quelques regards complices sont échangés, et des photos prises.  Quelques minutes après,  au son d'un retentissant "Zam zam" (Et non vroum vroum), le petit groupe  reprenait sa marche.

12h: Le petit groupe arrive au village pour une pause déjeuner bien méritée.  Et là, on s'affale littéralement sur les chaises du restaurant en prenant bien soin de nous exposer au soleil  (Car on a littéralement bien transpiré.  Ne faîtes pas mon erreur: prenez des tee shirts en acrylique et pas en coton). On se déchausse pour profiter d'une bise de vent bienvenue. On ferme les yeux se laissant bercer par des bruits divers et insolites: la conversation des copains  (remarquez comment en quelques jours les participants passent du statut de stagiaires à celui de copain), le bavardage incessant des cigales/crikets, le bruit d'un ruisseau fleuve coulant pas loin, et surtout l'agréable odeur des pâtes aux légumes qui se dégage des cuisines.

13h30: Après un déjeuner copieux, suivi d'une tasse de thé bien appréciée,  le groupe s'élance au son du "Zam zam" Tsukien. Les mines sont  détendues, le plus dur est derrière nous

15h: Arrivée au lodge où nous passerons la nuit.  Nous prenons possession des sacs livrés par le porteur et des chambres assignées.  Puis nous attendons patiemment notre tour pour prendre la douche (Généralement une douche de disponible pour les 13 stagiaires.), buvant une bière ou un coca bien frais, nous racontant quelques anecdotes de la journée.

19h: C'est l'heure du dîner. Nous accourons tous nous poser à table dans un joyeux brouhaha. Les yeux commencent à se faire petits, signe de la fatigue de la journée.  Mais l'enthousiasme est toujours présent.  Une fois terminé de manger, le guide vient nous faire le debrief du lendemain.

Les questions fusent de toute part "Quelle temps va - il faire ?  Y aura-t-il des montées ? " Pourré (C'est le nom du guide) balaie l’assistance du regard,  lache un petit sourire, et nous décrit d'une voix plate et laconique les festivités du lendemain. Quelque fois il part sur un autre sujet. Sa voix, telle une berceuse pour enfant, finit par achever les plus  fatigués d'entre nous.

Sitôt son discours terminé,  2 mots magiques remettent tout le monde d'aplomb "Loup garrou". Les stagiaires se redressent tous d'un coup et se lancent des regards suspicieux sitôt leur carte reçue : mon voisin serait-il un loup sanguinaire ou un paisible villageois ? Et la partie commence avec le récit du conteur ;: les prises de bec sont viriles,  les personnalités se transforment,  s'animent,  vibrent ...
Toujours dans la joie et la bonne humeur

22h: Les stagiaires vont se coucher.  La  nuit s'écoule paisiblement,  rythmée par le ronflement de quelques irréductibles "trouble-sommeil"

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